Le nirvana final, grottes d'Ajanta1 (Inde), XIe siècle2.
Les peintres et les sculpteurs bouddhistes sont parvenus à traduire cet état ineffable par la représentation du Bouddha méditant sur son lit de mort. Cette statue creusée dans le rocher figure parmi les plus grands chefs-d'oeuvre du genre.
La mort du Bouddha fut différente de celle des êtres non illuminés, pour lesquels elle n'est qu'une étape dans le cycle de la renaissance et de la douleur. Ayant atteint l'Illumination, après d'innombrables existences sous forme divine, humaine et animale, il parvint à se libérer de ce cycle. Que se passe-t-il après la mort d'un être qui a connu l'Illumination? C'est une question à laquelle le Bouddha a refusé de répondre. Aucune des catégories de la pensée humaine ne s'appliquant au Tathagata, au « Parfait », la question n'a en effet aucun sens. D'après les comptes rendus qu'en ont faits les premiers moines et nonnes, le nirvana est comme un état de calme ineffable, de joyeuse sérénité. Le Bouddha a dit : « Il y a un domaine qui n'est ni terre, ni eau, ni feu, ni éther, qui n'est pas domaine de l'infinité de l'espace, de l'infinité de la connaissance, lieu du néant, lieu de la non-conscience -non-inconscience, qui n'est ni ce monde ni l'autre monde, ni Soleil ni Lune. Je nie qu'il soit arrivée ou départ, durée, mort ou naissance. Il est seulement fin de la douleur (Udana 80).
Ref: Le Monde du Bouddhisme, Bechert & Gombrich, Thames & Hudson, 1999, p 23.
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2 Concernant leur ancienneté, les grottes se classent en trois groupes, la construction des plus anciennes (n° 8, 12, 13 15a, 9 et 10) date des IIe siècle et Ier siècle av. J.-C., au temps où la dynastie Shâtavâhana régnait sur l'Inde centrale ; le deuxième groupe du IIIe àla fin du Ve siècle (dynastie des Vâkâtaka) et le troisième de la fin du VIe à la fin du VIIIe siècle (dynastie des Châlukya de Vâtâpi)